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Communication non violente : comment résister à l’envie de taper son mari ?

communication non violente

Violence et communication, voici deux mots qui sont souvent évoqués ensemble.

En effet, la violence fait partie de la nature humaine avec des degrés différents selon les individus.

Par ailleurs, l’humain est la seule espèce sur la planète disposant d’un formidable outil de communication qui est la parole, lui permettant d’interagir plus facilement avec ses semblables.

Il est donc tout à fait logique que la communication soit utilisée pour résoudre de nombreux conflits et éviter ainsi une escalade de la violence.

Aussi, depuis le siècle dernier, de nombreux chercheurs et universitaires se sont intéressés au sujet avec pour objectif d’élaborer une méthode de résolution des conflits par la communication.

Et parmi ces méthodes, l’une d’entre elles est de plus en plus utilisée et populaire. Il s’agit de la Communication Non Violente, aussi appelée CNV. Cet article va ainsi vous faire découvrir la

Communication non violente : ce formidable outil.

D’où vient le concept de la Communication Non violente et qui est son inventeur ?

Tout d’abord, la CNV s’inspire de la pensée d’un grand nom de la non-violence, à savoir Gandhi lui-même, mais la théorisation de ce processus a été développée dans les années 1960 par Marshall Rosenberg, un psychologue américain.

Par ses travaux de recherche, il en a ainsi posé les principes fondamentaux.

En France, c’est notamment l’auteur Thomas d’Ansembourg qui popularise la méthode de la Communication Non violente avec son ouvrage « Cessez d’être gentil, soyez vrai » et ses nombreuses conférences.

Quel est le principe de la Communication Non Violente et à quoi ça sert ?

Le principe de la CNV est simple. Celui-ci vise à créer une relation humaine fondée sur l’empathie, la compassion, la coopération harmonieuse et enfin, le respect de soi et des autres.

La CNV incite avant tout à assumer la responsabilité de ses choix et à améliorer la qualité de ses relations avec les autres et soi-même, et ceci dans le but ultime de servir à la résolution de conflits entre les personnes.

La Communication Non violente est une technique qui permet donc d’atteindre un triple objectif :

  • Tout d’abord, désamorcer le conflit.
  • Ensuite, se faire entendre et respecter.
  • Et enfin, avoir une meilleure connaissance d’autrui.

Comment fonctionne la CNV ?

Le processus de la CNV comporte 4 étapes, véritables piliers de la méthode, qui sont l’observation, les sentiments ou attitudes, les besoins et enfin, la demande.

L’observation consiste à décrire et à comprendre une situation de communication. Concrètement, il peut s’agir simplement d’observer la communication non verbale de son interlocuteur, comme sa gestuelle en particulier.

Concernant l’étape des sentiments et attitudes, il est nécessaire d’exprimer le plus précisément possible son ressentiment face à une situation donnée.

Quant aux besoins et à la demande, il s’agit de clarifier et de faire connaître ses besoins afin de présenter une demande qui soit réalisable, concrète, précise et formulée de façon positive. Ainsi, la demande accompagnée par une formulation des besoins la rend négociable.

Pour communiquer sans violence au cours d’une situation donnée, l’ordre de présentation de ces étapes n’est pas important, l’essentiel étant de réaliser chaque étape.

Par exemple, la communication peut très bien débuter par l’expression des sentiments générée par l’observation d’une situation puis se poursuivre en faisant part de son besoin et de sa demande.

Comment l’appliquer au quotidien ?

Au quotidien, son application est vaste, tant en milieu professionnel que personnel.

Elle est efficace pour désamorcer le conflit dans le couple, avec sa famille, ses voisins ou ses amis, mais aussi au travail avec ses collègues et sa hiérarchie. Parfois, on communique sans s’en rendre compte en utilisant cette méthode de façon naturelle.

À titre d’exemple, dans la vie courante, la communication non violente est utilisée lorsqu’il est fait part à l’autre de sa tristesse ou frustration (expression du sentiment) lorsque celui-ci ne dit plus bonjour (observation d’une situation), d’où la nécessité de compréhension de la cause afin de désamorcer le conflit (besoin et demande).

Le ton conflictuel n’est pas adopté et le dialogue reste ouvert. À présent, voici quelques astuces simples pour mieux communiquer sans violence dans la vie de tous les jours :

Exprimer son observation de la situation à partir de faits concrets et non en fonction de son interprétation ou jugement. S’adresser à l’autre en disant « Tu es un fainéant » est un jugement alors que dire « Tu n’as pas fait tes devoirs depuis que tu es rentré de l’école » est un fait observable et convient à une meilleure communication.

Dévoiler ses sentiments et ne pas les confondre avec un jugement ou une interprétation. Ainsi, faire part à l’autre en lui disant simplement « Je crois que tu ne m’aimes pas » n’est pas un sentiment, mais une interprétation. Le sentiment se traduit par la tristesse au cas présent.

Exprimer clairement ses besoins et les assumer. Si la demande est accompagnée par l’expression d’un besoin, celle-ci est mieux comprise par l’autre et la conciliation est possible pour désamorcer le conflit.

Susciter la bienveillance chez son interlocuteur en formulant une demande concrète, dénuée d’exigences, d’ordres ou de menaces.

Une demande est plus facilement entendue lorsqu’elle est active et positive.

Par exemple, demander « ce que l’on souhaite » est préférable à « ce que l’on veut ».

De plus, elle doit aussi être consciente et explicite afin d’éviter toute mauvaise interprétation et désarroi à celui qui l’entend.

Enfin, elle doit être simple, claire et raisonnable pour permettre le dialogue et la conciliation.

Comment utiliser la Communication non violente pour résister à l’envie de taper son mari ?

Maintenant, voici une situation courante, mais potentiellement explosive, à savoir « Comment résister à l’envie de taper son mari », qui peut être mise en pratique.

En s’inspirant de la CNV, cela pourrait donc donner un début de conversation du type :

« Tu as toujours aimé regarder le foot à la télévision et j’ai moi-même des loisirs qui me sont propres, mais depuis quelques semaines, tu passes toutes tes soirées devant les matchs. Cette situation me fait de la peine, car je me sens délaissée et on ne partage plus de moments à deux. J’ai besoin d’une complicité au sein de notre couple et d’activités communes et j’espère que tu le comprends. Je souhaite qu’on puisse à nouveau se réserver quelques soirées à nous en dehors du foot et qu’on ne s’éloigne pas l’un de l’autre petit à petit. »

Voilà, il est si simple de ne pas s’emporter.

Certes cela paraît plus facile à dire qu’à appliquer, mais avec le temps et de la pratique, la communication non violente devient naturelle et spontanée. Bref, ce n’est qu’une question d’habitude et il n’y a plus qu’à s’y mettre…